Préparation - Après

« Quarante jours pour moi tout seul. Responsable de moi seul,  redevable à personne, c’est un beau cadeau de la vie ». Celui qui parle ainsi est un « revenant », un pèlerin. Un homme, qui un jour a choisi de se faire confiance, de rompre avec la routine, d’oser l’aventure, de partir à la recherche de lui-même. Pour se retrouver, explorer ses limites et se rencontrer à travers les autres.

Compostelle est une expérience unique, intense, que les pèlerins éprouvent le besoin de partager au retour, mais ce partage n’est pas toujours facile. Au début, on vous questionne, on vous écoute avec intérêt. Compostelle intrigue et séduit, mais après quelque temps, l’intérêt s’estompe. La réalité, celle « d’avant », nous revient, souvent plus vite qu’on s’y attendait. Le décalage qui s’est installé entre nous, la routine, les obligations et les êtres chers nous donne parfois l’impression d’être devenus un peu étrangers au monde qui nous entoure. On a vécu une expérience personnelle qui se partage difficilement. Pourtant, on voudrait raconter encore. Expliquer, sans passer pour un illuminé, qu’on a marché 30 kilomètres sous la pluie sans y perdre son sourire. Et puis, il y a nos « retours de flamme », incontournables, à la vue d’une simple photo prise un jour d’extase au sommet d’une montagne.

Comment expliquer ce besoin de repartir, sur-le-champ? Cette envie de recommencer, en dépit des ampoules, de la pluie et des journées épuisantes? C’est là tout le paradoxe du chemin, mais un fait demeure, le retour est parfois brutal et le besoin d’en parler, avec ceux qui l’ont vécu, un privilège. L’association du Québec à Compostelle offre à ses membres des activités de partage qui explorent les multiples facettes du retour. Des activités de mise en commun,  pour tous ceux et celles qui sentent le besoin d’échanger sur les effets du chemin et l’expérience du retour.