C'est ce chemin qu'emprunta au XIIe siècle Aymery Picaud, moine poitevin à qui on attribut le premier guide des chemins de Saint-Jacques. Une route chargée d'histoire. On peut partir de la basilique de Saint-Martin à Tours ou de Paris au pied de la célèbre Tour de Saint-Jacques. Un chemin de pèlerinage à pied ou merveilleusement bien adapté pour les cyclistes. Un chemin soutenu par des associations dont les bénévoles ont fait un gigantesque travail!
À Tours, apprendre à connaître Saintt-Martin en logeant à la Maison d’accueil de la Basilique, la splendide Abbaye des Dames à Saintes, ne pas manquer à Bordeaux la Maison des Pèlerins qui vous permettra de découvrir la ville. Enfin, les magnifiques Landes, le bassin d'Arcachon et la ville de Bayonne d'où on peut repartir par le Camino del Norte!
Partir de Paris et prendre le Chemin de Tours, c’est se donner la chance de ressentir le Chemin de Compostelle comme au Moyen-Âge. Les pèlerins partis des Royaumes scandinaves, de l’Irlande ou du Royaume-Uni, des cités de Dresde, de Berlin, d’Hambourg, d’Amsterdam, de Bruxelles, de Reims faisaient tous halte à Paris.
Après s’être reposés de leur première grande étape, ces pèlerins venus du nord de l’Europe se rassemblaient au pied de la Tour St-Jacques pour former des groupes. Le matin, après la messe, ils entamaient leur seconde grande étape en passant devant Notre-Dame-de-Paris. Ils marchaient la rue St-Jacques et quittaient la Cité par la Porte d’Orléans. D’autres empruntaient la variante de Chartres au milieu des plaines. Tous se rejoignaient à Tours pour vénérer Saint-Martin et poursuivre leur chemin vers Bordeaux. Passé les Landes, certains se dirigeaient vers St-Jean-Pied- de-Port et le CaminoFrancés, d’autres gagnaient Bayonne pour emprunter le Camino del Norte.
Le chemin
Aujourd’hui, ce pèlerinage de près de 1 000 kilomètres jusqu’à St-Jean-Pied-de-Port traverse la France du nord au sud en suivant des cours d’eau, dont la Loire, ce qui fait que le dénivelé est généralement plat et facile. Cette Voie, surnommée « Le Grand Chemin de St-Jacques » au Moyen- Âge emprunte beaucoup de chemins herbeux à travers champs, longe l’orée de nombreuses forêts et nous fait traverser des bourgades, villages et petites villes dont l’histoire nous enveloppe malgré nous. Environ 375 pèlerins empruntent ce chemin chaque année. La plupart partent de Tours, quelques-uns de Paris, d’autres des Pays du Nord. Enfin, des pèlerins partent simplement de chez eux et rejoignent la Voie de Tours. Croyez-le ou non, Radio Camino fonctionne aussi sur ce chemin. Malgré le peu de pèlerins, vous finirez par rencontrer quelqu’un qui vous dira : « Ah, c’est vous les pèlerins du Québec! »
Comme c’est un chemin peu fréquenté, les hébergements permettent des expériences très variées. Dans les villes, on trouve un choix de petits hôtels et d’auberges de jeunesse. Des auberges de pèlerins existent à Tours, Poitiers, Bordeaux ainsi que dans un nombre grandissant de petites villes et villages. Dans les plus grands villages, il y a souvent un hôtel-restaurant qui accommode très bien le pèlerin. De plus, souvent, le long du chemin, des gîtes privés offrent la demi-pension.
Il existe égalent des chaînes d’hébergement chrétien (au sens large). Dans chaque département, on peut rejoindre par téléphone une Association de Compostelle et laisser nos coordonnées pour demander si on peut être hébergé. Dans les deux heures, un bénévole nous rappelle pour nous proposer des numéros de téléphone. L’accueil est très chaleureux et le principe est le donativo : on donne ce que nous pensons que cela vaut en fonction de nos moyens en sachant qu’il y a des pèlerins moins fortunés. Le respect, la discrétion et un gros « merci » sont de mises. Souvent, le dîner (souper avec vin) est offert ainsi que le petit-déjeuner avec croissants, ce qui fait que le départ est quelques fois plus tard que prévu à cause du « bla-bla ». Mais cela offre la possibilité de faire de belles rencontres.
Pour ce qui est de la restauration, on trouve tous les jours de petites boulangeries, des charcuteries et des cafés qui peuvent nous préparer d’excellents sandwichs sur baguette. Quand on rencontre une petite épicerie ou grande surface, surtout, il ne faut pas oublier d’en profiter pour acheter des fruits, légumes et autres achats. De plus, il faut savoir que les dimanches et les lundis, sans oublier les jours fériés et les « fameux ponts » (si le jour férié est un jeudi, le vendredi sera aussi congé pour rejoindre la fin de semaine) tous ces commerces sont fermés. Par manque de prévoyance de notre part, nous avons dû expérimenter ce que c’est que de recevoir l’aumône d’un repas. Belle leçon d’humilité et d’humanité!
Le balisage est, avouons-le, quasi inexistant. Dans les grandes villes comme Paris et Bordeaux, on commence à voir apparaître des coquilles sur les pavés. En rase campagne, on rencontre de temps en temps le long du chemin des coquilles ou des panneaux qui nous confirment que nous sommes bien sur le Chemin de Saint-Jacques. Certains départements ont choisi de baliser le chemin et dans ces cas-là, il fait du bien de ranger les guides pour un certain temps. Sur ce chemin, il faut nécessairement se fier aux guides. Nous en avions deux : le Guide Lepère et le Guide Rando. Le Guide Lepère a l’avantage de fournir une carte topographique ce qui est un plus si on se perd. Par contre le Guide Rando nous permet de bien suivre le balisage rouge et blanc des GR® tout en nous donnant de belles leçons d’histoire. Les deux guides permettent de choisir notre chemin en définissant notre itinéraire. En effet, il existe des différences entre les étapes proposées et les distances. Pourquoi se rallonger lorsqu’on peut faire plus court selon l’autre guide?
Variantes
Outre la variante par Chartres à partir de Paris, il y a aussi, avant Blaye devant la Garonne, la possibilité de rejoindre Bordeaux par la rive nord ou par le Médoc. Enfin, après Onesse, on peut décider de rejoindre St-Jean-Pied-de-Port et le Camino Francés ou encore filer vers Bayonne et le Camino del Norte ou la Via de Baionna. La Via de Baionna est un chemin intérieur qui rejoint Burgos et le Camino Francés. À vous de décider!
Voici quelques sites Internet utiles :
¡Buen Camino!
Texte de Michel Fisch
Comment me rendre à destination pour débuter mon chemin? Voici un document contenant des informations sur les trains, les autocars, les liaisons aériennes et les étapes du chemin. Un travail des bénévoles de la région Laval-Laurentides.
Document PDFEditions Lepère - Guide de randonnées - Compostelle - La Voie de Tours - Le Chemin vers l'Atlantique
La Voie de Tours, ou Via Turonensis, est
aussi appelé « le grand chemin de St-Jacques ». Traversant Paris et
Tours, il rassemble en effet les nombreux pèlerins du nord de la France
et de l’Europe. Avant même le pèlerinage vers Compostelle, nombreux
étaient les pèlerins convergeant vers le tombeau de saint Martin à
Tours.
Ce guide vous propose de partir de la tour Saint-Jacques à Paris, pour
un voyage de 900 km jusqu’à Saint-Jean-Pied-de-Port, au pied des
Pyrénées. Accessible aux marcheurs peu expérimentés grâce à ses reliefs
peu prononcés, ce chemin saura vous surprendre par ses beaux paysages et
par les trésors des villes traversées : Orléans, Tours, Poitiers,
Saintes, Bordeaux.
– présentation et conseils pratiques
– 39 étapes
– descriptifs d’itinéraire précis
– hébergements
– cartes IGN pour se repérer
– plan des grandes villes
– notices historiques et culturelles
(source : éditions Lepère)
Editions Ouest-France - Guide - Sur les chemins de Compostelle - La Voie de Tours à vélo
Ce véloguide comporte :-18 étapes détaillées, de Paris à Saint-Jean-Pied-de-Port via Tours et une échappée A/R à Chartres.-19 cartes itinérantes détaillées et une carte générale.-Des conseils pratiques et toutes les adresses utiles pour organiser son séjour (hébergements, loueurs et réparateurs de vélo, points d'information).-Des suggestions de visites des villes et sites majeurs pour découvrir le patrimoine incontournable du camino Francès. Couverture provisoire : Notre-Dame de Paris.En pièce jointe : liste des étapes. (Présentation de l'éditeur)
Rando Editions - Les routes de Compostelle en France - A la rencontre du patrimoine sur les voies de Tours et du Puy
Du milieu des années 1980 à aujourd’hui, les pèlerins allant à Compostelle sont passés de quelques centaines à 180 000 par an ! Si la plupart d’entre eux s’y rendent à pied, on y compte des croyants, des athées, agnostiques, hédonistes, sportifs, accros du patrimoine, branchés du new age ou du bouddhisme, etc. Certains accomplissent le périple d’une traite, d’autres le morcèlent en raison de contingences personnelles… sachant qu’à chaque fois partir pour un si long voyage est susceptible de provoquer des transformations profondes à l’intérieur de soi. Le voyage vers Compostelle n’est jamais anodin et laisse des traces !Fureteurs de grands espaces et curieux d’histoires, de sites, d’oeuvres bâties ou symboliques trouveront dans cet ouvrage pratique (routes à suivre, hébergements) matière à suivre l’intégralité de la voie de Paris et Tours, et celle du Puy.
Topo Guides GR 655 (Tours-Mirambeau)
La Via Turonensis, décrite par Aymeri Picaud dès le XIIe siècle, s'inscrit dans l'histoire du pèlerinage de Compostelle, empruntée notamment par ceux qui partaient de Paris ou y faisaient étape en arrivant de plus loin.
Sur ces chemins, le randonneur sentira battre le coeur d'une région chargée d'histoire, appréciera les villes et les campagnes paisibles, sera émerveillé par les multiples églises romanes qu'il découvrira, parfois intactes dans leur architecture et leur décor. Il comprendra que sa démarche, même s'il se déplace en solitaire, rejoint celle de tous ceux qui, avant lui sont allés au bout de leur foi, au bout de leurs souffrances, au bout de leur rêves, vers Campus stellae, le Champ de l'Etoile. (Présentation de l'éditeur)