Camino de Fisterra-Muxia

C'est à Olveiroa qu’il faut faire le choix de la destination entre Fisterra et Muxia. La durée est la même dans les deux cas. J'ai opté pour Muxia comme étape intermédiaire avant d’atteindre Fisterra. Question de voyager léger, avant de prendre la route pour Muxia, j'ai laissé une partie de mon bagage dans un casier à l'Auberge Seminario Menor de Belvis, pour la modique somme de deux euros.

La marche vers Muxia se déroule comme dans un film. On découvre tranquillement ce village qui invite à la détente. À quelques kilomètres de l'arrivée, depuis les hauteurs, on aperçoit la mer cachée en partie par des pins et des eucalyptus. Ensuite, on descend vers un long trottoir sinueux qui contourne la baie ce qui nous permet de découvrir cette presqu’île rocailleuse et colorée. Dans le village, la promenade qui longe la côte est le point de départ pour les marins. L'église Nuestra Senora de la Barca laquelle fait face à la mer, se trouve un peu plus loin. Enfin, il faut s'aventurer jusqu'au promontoire d'où la vue sur la presqu'île est superbe avec ses champs clôturés de muret de pierres et ses maisons colorées.

Les gens sont fort accueillants et les amateurs de pieuvres et de poivrons de Padron seront comblés. Muxia, c’est aussi la fin de la route de Xacobea. Il ne faut surtout pas oublier d'aller chercher votre certificat. On vous informera où l'obtenir à votre Albergue.

J'ai marché de Muxia à Fisterra en deux jours… soit le résultat d’une bonne discussion avec mes pauvres pieds qui ne voulaient plus collaborer. Je me suis donc arrêté à Lires, joli hameau tranquille traversé par une rivière (Ria de Lires) et d'où l'on aperçoit la mer. Il y a quelques auberges dans le village. Je logeais à l’auberge As Eiras qui offre le gîte en chambre ou en dortoir, la nourriture est bonne. Puis, en prime depuis la terrasse, il y a une vue magnifique sur les couchers de soleil.

Le chemin entre Muxia-Fisterra est très beau. Au sortir de la ville, il y a une montée d’environ un (1) kilomètre de bitume, mais qui longe la mer. Puis, lorsqu'on quitte la route, le sentier grimpe encore, mais on peut se reposer sur l'un des blocs de pierre le long du parcours. La mer n'est pas visible, même si elle est à proximité. Le chemin forestier alterne avec quelques segments de routes goudronnées à faible circulation. Le chemin se poursuit alors doucement à travers quelques hameaux, des forêts de pins et d'eucalyptus.

Les quelques kilomètres de bitume pour arriver à Fisterra sont un peu longs, mais la mer en perspective agrémente le trajet. Comme Muxia, Fisterra est une pointe dans la mer, une ville en longueur. À première vue, elle semble une ville commerçante et touristique. Au centre de la ville, on trouve un bon choix d'hébergement. Je conseille là aussi de laisser les bagages à l'Albergue avant de poursuivre, question d’alléger les trois derniers kilomètres qui vous séparent du Cap. La route est belle et monte doucement.

Enfin pour mieux apprécier le moment au KM-0 et le phare, il faut les dépasser et redescendre sur les rochers. Une suggestion pour agrémenter le tout une fois bien assis sur les rochers, prévoyez un petit gueuleton, pain, saucisson, fromage et un petit rouge, c'est la joie. Il est 14 heures, en ce 23 mai 2018, il est difficile d’exprimer ce que je ressens : fierté, volonté, détermination, défi ou douce folie et accomplissement. Chose certaine, c’est un merveilleux moment.

Pour le retour à St-Jacques, il y a un bus. Je recommande de vous pointer tôt et de prendre le premier départ à 8h30, parce qu’une fois le bus plein, il part et ne s'arrête pas dans les villages. Si vous le ratez, les départs suivants font des arrêts et il faut 3 heures pour arriver à St-Jacques au lieu de 1h30. Ne pas oublier, là aussi on vous remet un certificat de fin de route, très joli, mais il faut le demander.

Après réflexion, à Olveiroa, j'aurais dû prendre la direction de Fisterra et terminer dans la douceur et le charme de Muxia.

Lionel Boucher Mai 2019

Editions Géorama - Livre - Galice & Compostelle l'autre Finistère

Il existe un pays de part et d'autre du Chemin de Saint-Jacques que les pèlerins empruntent depuis le Moyen-Âge pour se rendre à Compostelle. Un pays nommé Galice, peut-être en souvenir d'une ancienne tribu aux résonances celto-atlantiques ; une terre de traditions, complexe et secrète, riche et variée, où les senteurs montagnardes se mêlent aux embruns de l'océan. Ce bout du monde, Yvon Boëlle l'a sillonné de son regard atlantique, hors des sentiers battus. Comme lui, d'autres pèlerins ont osé découvrir les chemins galiciens et s'aventurer vers leur terre promise. Ce livre nous entrouvre les portes d'une certaine Galice, celle que le photographe nous dévoile, celle que Maria Lopo nous conte. Il en existe certainement d'autres, mais c'est au voyageur de les découvrir... (Présentation de l'éditeur)